un soir,

il n'y avait plus d'eau dans la nuit. On ne plongeait plus. On ne baignait plus. Les fonds du sommeil étaient à sec et les rêves sans courant pour les emporter. On ne passait pas, on n'entrait pas, on restait là, immobilisé. Il n'y avait plus d'eau dans la nuit ! ni sa chanson donnant à boire à nos oreilles, ni les fines flûtes de pluie, rien, pas un son, pas une goutte. Il n'y avait plus d'eau dans la nuit. Que s'était-il passé ? Quand on s'en est aperçu c'était trop tard ; la Carabosse était allée remplir son seau : il n'y avait plus de cheveux à son balai ! Le seau avait fait un bruit sec au bas de l'escalier et les murs n'avaient pas grogné à son approche. Près des bassines, les grands brasseurs étaient immobilisés un bras levé, un cauchemar mort à demi-effacé encore piqué à une fourchette. Le noir était gris. Les étoiles sans miroir pour se coiffer. En bas tous les gens réveillés par le silence s'étaient levés. Ils avaient couru aux fenêtres
C'était la neige !

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